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Rencontres cinématographiques de Hergla : Cinéma, vérité et expériences inédites

Illustration lapresse.tn 08092014

 

Du 26 au 31 août, ce petit village de pêcheurs vivra aux rythmes du 7e art.

Depuis leur création en 2005 par l’Association Culturelle Afrique-Méditerranée, les Rencontres cinématographiques de Hergla étaient un lieu d’échange entre les cinémas d’Afrique et de Méditerranée. A travers une programmation axée sur les courts métrages et les documentaires, cette manifestation tend à rompre avec l’esprit commercial de l’industrie cinématographique afin d’aller découvrir aux quatre coins de l’Afrique et de la Méditerranée les projets et expériences cinématographiques les plus vrais et les plus originaux.

Les Rencontres Cinématographiques de Hergla ont toujours défendu un cinéma sincère, engagé et indépendant tel que le prônait feu Tahar Cheriaâ, fondateur des Journées Cinématographiques de Carthage et président d’honneur de l’association depuis sa création. Les projections en plein air, les débats et ateliers de formation sont l’occasion d’échange d’idées et d’expériences de professionnels du cinéma et de jeunes venus d’horizons multiples pour partager leurs visions particulières.

Les Rencontres Cinématographiques de Hergla jettent un pont entre les générations en permettant aux jeunes cinéastes et cinéphiles de rencontrer des personnalités du cinéma comme Sotigui Kouyaté, Mohamed Bakri, Nouri Bouzid, Cheick Oumar Sissoko, Moustapha Alassane, Mahmoud Ben Mahmoud… afin que ceux qui ont fait un grand chemin éclairent la voie de ceux qui en sont à leurs premiers pas.

Souleymane Cissé à l’honneur

Pour leur 10e édition, les Rencontres cinématographiques de Hergla, dont l’ouverture est prévue ce soir et se poursuivront jusqu’au 31 août 2014, proposeront une programmation qui apportera à travers les regards de plusieurs réalisateurs africains et méditerranéens un nouvel éclairage sur un sud en pleine mutation…
Pour fêter leurs 10 ans, les Rencontres Cinématographiques de Hergla ont invité un cinéaste parmi les plus talentueux du continent africain.

Souleymane Cissé auteur de Baara, Finyé et Yeelen, qui lui vaudra d’être le premier cinéaste africain primé à Cannes, avec le prix spécial du jury en 1987. Il sera à Hergla pour rencontrer les jeunes cinéphiles et présenter la version finale de son film O. Sembene, un hommage au Sénégalais, pionnier du cinéma africain. Les rencontres cinématographiques de Hergla reçoivent aussi le journaliste et cinéaste palestinien Abd Assalaam Abu Askar qui présentera en avant-première mondiale son film : Gaza Under Exposure sur la lutte de Gaza face à la récente agression de l’occupant sioniste contre la vie et la liberté des enfants, des femmes et des hommes de Palestine.

Ce film, encore en phase de montage, sera projeté au public de Hergla le 26 août.
Pour sa soirée d’ouverture dans cette huilerie traditionnelle devenue espace polyvalent le temps d’un festival, le public pourra assister au documentaire algérien El Gusto de Safinaz Bousbia dédié à la musique Chaâbi. La projection sera suivie par une performance musicale du groupe de Nessim Bour de jeunes musiciens Chaâbi d’Alger.
Le programme de ces rencontres se poursuivra avec de nombreux autres films et autres activités dont «Kigali – Hergla – Kélibia: 20 ans du génocide du Rwanda», des rencontres culturelles autour de la biodiversité à travers débats et projections de films ainsi que la dégustation de couscous à base de blés tunisiens.

Des rencontres et des ateliers

Les rencontres cinématographiques de Hergla proposent aussi un débat autour du thème « Migrations et asile » qui proposera au public une soirée de projection de films touchant aux migrations et une rencontre-débat en présence de la réalisatrice rwandaise Marie Clémentine Dusabejambo. Un atelier de photo réunira aussi un groupe de 15 enfants de 9 à 13 ans clôturé d’une cérémonie de remise de diplômes et d’une exposition des photos.
Dans le cadre de sa section «Mémoire de luttes pour la Tunisie», le film Verbe Amer, tourné et monté depuis dix ans sera projeté pour la première fois en public. Ce film — témoignage de Lassaad Jamoussi, exprime la quête d’une génération d’idéalistes qui se considèrent comme le dernier carré de la résistance. Un jalon dans le processus de la lutte pour une Tunisie meilleure, une trace vive de la lutte dévouée des protagonistes de l’initiative démocratique 2004 contre la dictature de Ben Ali et de ses agents.

Et du théâtre pour la clôture

La soirée de clôture prévoit un spectacle de la compagnie théâtrale La Voix du Griot intitulé    La Femme qui Plantait des Arbres d’après la Vie de Wangari Maathai avec Esther Kouyaté (Récit) Yagaré Kouyaté (Danse) et Winse Payaisside (Musique). Une création artistique qui cherche à nous sensibiliser aux questions brûlantes de l’environnement.

 

Asma DRISSI

 

LaPresse.tn le 26 Août 2014