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Des migrants tentent de pénétrer dans l'enclave espagnole de Melilla, au Maroc, en avril 2014. | JOSE COLON / AFP

 

Les routes de la Méditerranée n’ont jamais été aussi encombrées, ni aussi meurtrières pour les centaines de milliers de migrants prêts à tout pour pénétrer la forteresse Europe. A deux reprises, fin décembre 2014, des cargos aux cales remplies de passagers ont été abandonnés aux abords des côtes sud de l’Italie. Un défi aux droits de l’homme, aux Etats et à l’Europe.

C’est dans ce contexte qu’un Français devient gardien des frontières européennes. Fabrice Leggeri s’installe pour cinq ans à la tête de Frontex, l’agence chargée de la surveillance des limites extérieures de l’espace Schengen. Cet ancien directeur de la lutte contre l’immigration clandestine au sein du ministère de l’intérieur, ex-fonctionnaire européen, connaît son sujet.

A la veille de sa prise de fonction, le 16 janvier, le nouveau venu souhaite parer au plus pressé, certes, mais aussi donner une nouvelle orientation à cette agence qui fêtera ses dix ans au printemps. « Je vise le long terme tout en gérant l’urgence », résume-t-il. Et comme les derniers événements l’ont montré, l’urgence se situe au sud et notamment aux abords des côtes italiennes.

Très sollicitée pour le sauvetage en mer qui grevait son budget, l’Italie a demandé une aide à l’Europe à l’été 2014. S’estimant trop peu soutenu, le pays de Matteo Renzi a décidé de suspendre son opération de sauvetage baptisée « Mare Nostrum » qui avait permis de sauver 150 000 migrants en une année. Vu la précarité des embarcations, il était inconcevable de ne plus avoir de programme spécifique sur cette zone.

 

Maryline Baumard

Le Monde, le 16.01.2015