Contexte 

La migration est un sujet généralement polémique dans la société actuelle, difficilement abordé de façon neutre et objective. On note fréquemment une approche sécuritaire et superficielle du traitement des mouvements migratoires, mais aussi une vision misérabiliste des personnes migrantes. Cet aspect est généralement renforcé durant les périodes de crise, notamment lors de la crise du Covid-19, ou celles où les mouvements migratoires subissent une hausse.

Afin de promouvoir un discours alternatif, complet et approfondi sur les thématiques des migrations, Terre d’Asile Tunisie a organisé une première Rencontre-Débat le 20 octobre 2020 à Tunis sur « Discours médiatique VS réalités des personnes migrantes en Tunisie : quel traitement de la question par les médias tunisiens et communautaires ? ». Cet évènement s’est inscrit dans le cadre du projet ADPEV « Accès aux Droits pour les Personnes Etrangères Vulnérables », co-financé par l’Union européenne et le Conseil de l’Europe, et mise en œuvre par ce dernier, et dont l’objectif est d’améliorer l’accès à l’information des personnes migrantes en situation de vulnérabilité et de marginalisation.

Au cours de cette rencontre, les participant.e.s ont manifesté leur souhait d’améliorer l’approche journalistique du phénomène migratoire en mettant en lumière les aspects positifs de la migration, ainsi que les expériences réussies de cohésion sociale au niveau local et national. Ainsi, plusieurs médias présents ont fait état de leurs difficultés à mener des enquêtes plus approfondies, et, à communiquer une information correcte, claire et non stigmatisante.

Cela, est généralement expliqué par l’insuffisance des moyens alloués au travail journalistique, le manque d’expertise sur les politiques migratoires et sur la complexité du terrain, auxquels s’ajoutent des lignes éditoriales relativement peu inclines ou intéressées au traitement de ces questions.

Il a été alors mis en évidence la nécessité de capitaliser sur les efforts déployés par différents acteurs en termes de formation au profit des médias, de combiner davantage la théorie et la pratique sur les aspects migratoires afin d’améliorer le travail de terrain, de promouvoir une meilleure connaissance des profils des personnes migrantes, des motivations des parcours migratoires et des défis rencontrés, ainsi que des sources disponibles pour repérer une information fiable. Ce dernier point, touche enfin au besoin d’accroitre l’accès à l’information et de la vulgariser pour la rendre plus accessible à la population directement concernée.

Entretemps, le projet « Accroître la contribution positive des migrants au développement local de la ville de La Marsa et utiliser les arts pour renforcer leur inclusion sociale dans le développement local de la ville », financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par ONU Habitat, en partenariat avec Terre d’Asile Tunisie et la municipalité de la Marsa a été lancé en fin 2020. Son objectif est de renforcer la cohésion sociale entre communauté hôte et migrante dans la ville de La Marsa par le biais de l’art. La promotion d’une narration positive de la contribution des migrants à la vie de la ville, des expériences réussies en termes de villes inclusives ainsi que du rôle essentiel des media locaux dans un traitement de proximité de ces questions, étant un élément crucial pour atteindre cet objectif.

Afin de créer des synergies entre ces plusieurs objectifs, nous proposons une session de renforcement de capacités qui se déroulera en ligne sous le format « formation de formateurs » au profit des journalistes, provisoirement dernière semaine de août. Les participant.e.s s’engageront à proposer plus tard une formation ou une rencontre au sein de leur structure pour un partage des savoirs acquis. Terre d’Asile Tunisie garantira le suivi de ces activités.

 

Objectifs de la formation 

L’objectif de la formation est de renforcer les capacités des médias en vue d’une couverture médiatique inclusive, correcte, non-stigmatisante, non-sécuritaire et positive sur les questions migratoires.

En particulier, elle veut :

  • Promouvoir une couverture médiatique qui tient dûment compte des droits humains et de la dignité des migrants, fondamentale pour informer l’opinion publique.
  • Outiller les médias nationaux, locaux et communautaires avec les connaissances nécessaires pour être des acteurs sociaux cruciaux dans la prévention et sensibilisation sur les violations des droits humains.
  • Améliorer la connaissance sur les définitions, les glossaires existants et les cadres jurido-politiques liés à la migration en Tunisie.
  • Former les journalistes sur les mécanismes de protection des personnes migrantes face à une situation préjudiciable.
  • Renforcer la connaissance de la cartographie d’acteurs sources de l’information en cette matière.
  • Promouvoir les pratiques éthiques de couverture médiatique de la migration en Tunisie. En ce sens, renforcer les connaissances sur la sensibilité et la confidentialité requises dans les reportages, enquêtes.
  • Renforcer les capacités des présent.e.s sur les enquêtes de terrain ainsi que stimuler la réflexion des sujets médiatiques relatifs à la question migratoire respectueux des objectifs mentionnés plus haut.
  • Renforcer les capacités et sensibiliser les professionnels de l’information, nationaux et communautaires sur la question migratoire et spécifiquement sur les droits des migrants et à leur accès, les profiles et les différences culturelles.
  • Promouvoir la couverture des « success stories » des personnes migrantes en Tunisie, mais aussi relatives aux pratiques d’inclusion et de cohésion sociale.
  • Promouvoir une collaboration plus régulière entre médias nationaux, locaux et communautaires.
  • Renforcer les réseaux médias de Terre d’Asile Tunisie et développer un réseau de médias qui peut interagir sur la question migratoire.
  • Promouvoir les activités et les services de Terre d’Asile Tunisie.
  • Encourager les journalistes à vulgariser l’information sur les questions liées à la migration et partager les actualités auprès de l’opinion publique, ce qui peut servir à alimenter et booster des plaidoyers sur les droits des migrants en Tunisie.
  • Faire en sorte que les personnes migrantes puissent accéder à une information de qualité.

Ces objectifs seront poursuivis à travers une approche dynamique de travail en ateliers et d’exercices de déconstruction et analyse de morceaux d’articles (presse écrite et digitale), communiqués de presse, publications dans les réseaux sociaux et de réélaboration suite aux concepts appris pendant la première partie de la formation. Aussi, ces ateliers serviront à réfléchir en groupe aux sujets qui pourraient être pertinent de couvrir au niveau médiatique. A la fin, au moins une production journalistique recevra un soutien financier pour sa réalisation.

Afin de répondre à une demande fréquente de synergie interassociative, cette formation s’inscrira, par la suite, dans une dynamique de capitalisation à travers la mise en place d’autres activités d’échange et de réseautage.

 

Cibles 

  • Les médias nationaux
  • Les médias locaux de Tunis, Sfax et Médenine
  • Les médias communautaires de Tunis, Sfax et Médenine

Comment postuler ?

Merci d’adresser une lettre de motivation, accompagnée de CV, par e-mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. avant le 09 août 2021 à 20h00 (heure de Tunis).

Veuillez mentionner dans l’objet de l’e-mail : « Formation migration media »

Pour respecter les mesures sanitaires, un nombre limité sera accepté. Plus de détails seront envoyés aux participants finaux.